Journal des Gil - Prud'homme
Yayo, 1949
Yayo : « Mon père, Ramon, est mort en 1936. Mon oncle Angel nous a alors accueilli avec mon frère (Ramon, trois ans de plus) et ma mère (Patrocinia). Angel était comme un second père pour nous. Il est mort sur le front d’Aragon un an plus tard, en 1937. Il luttait pour la République. A cause de la guerre d’Espagne, j’ai dû arrêter l’école pour aider notre famille. J’avais 10 ans. J’aurais pu faire beaucoup de choses dans la vie, j’étais motivé, ambitieux, j’aurais pu avoir une belle carrière. Mais on n’avait pas les moyens. Et puis cette foutue guerre…»
YAYO & YAYA, mariage a altura (espagne), 1955
Yaya : « On a été marié pendant plus de 65 ans. Avant cela, on était fiancés pendant 4 ans, parce qu’on n'avait pas assez d’agent pour acheter des meubles pour la maison. »
Yayo, Rombas (france),1962
Yayo : « Je suis venue en France en 1962 pour gagner un peu plus d’argent, pour la famille. Je travaillais dans une usine, à Rombas. Un jour, j’ai appelé la Yaya et je lui ai dit : « fais les valises, prends les enfants, et rejoins-moi. On sera bien en France. » »
Yaya et son petit frère, altura (ESPAGNE), 1934
Yaya : « Franco était un salop, il m’a détruit. Il a ruiné ma vie. »
La communion de yaya, altura (espagne), 1934
« Mon père était républicain. Quand Franco a gagné en 1939, il a dit à ma mère de venir en France avec lui. Elle a refusé. Il est quand même parti. Ma mère m’a envoyé chez les sœurs quand j’étais jeune. C’était plus facile pour elle. Un jour, j’avais 15 ans, le prêtre m’a touché les fesses. Ma mère m’a fait jurer de ne rien répéter dans le village. »